Qu'est-ce qu'un risque majeur ?

Mis à jour le 20/03/2013

 

Définition du risque majeur

Le risque majeur présente deux caractéristiques essentielles :

  • sa gravité, si lourde à supporter par les populations, voire les États
  • sa fréquence, si faible qu’on pourrait être tenté de l’oublier et de ne pas se préparer à sa venue.

Le risque majeur est la possibilité d’un évènement d’origine naturelle ou anthropique (lié à l’activité humaine), dont les effets peuvent mettre en jeu un grand nombre de personnes, occasionner des dommages importants et dépasser les capacités de réaction de la société.

L’existence d’un risque majeur est liée :

- d’une part à la présence d’un événement, qui est la manifestation d’un phénomène naturel ou anthropique, dû à un aléa (danger) ;
- d’autre part à l’existence d’enjeux, qui représentent l’ensemble des personnes et des biens (ayant une valeur monétaire ou non monétaire) pouvant être affectés par un phénomène.

Le risque majeur est le cumul de l’aléa  et des enjeux.
Les conséquences d’un risque majeur sur les enjeux se mesurent en terme de vulnérabilité.

Deux critères caractérisent le risque majeur :

  •  une faible fréquence : l’homme et la société peuvent être d’autant plus enclins à l’ignorer que les catastrophes sont peu fréquentes ;
  •  une exceptionnelle gravité : nombreuses victimes, dommages importants aux biens et à l’environnement.

Les cinq risques naturels suivants sont recensés à l’échelon départemental :

  •  les inondations ;
  •  les mouvements de terrain ;
  •  les feux de forêt ;
  •  les séismes ;
  •  les tempêtes.

Les risques technologiques sont au nombre de quatre :

  •  le risque nucléaire ;
  •  le risque industriel ;
  •  le risque de transport de matières dangereuses et transport de matières radioactives ;
  •  le risque de rupture d’ouvrages hydrauliques.

La prévention des risques majeurs

Elle regroupe l’ensemble des dispositions à mettre en oeuvre pour réduire l’impact d’un phénomène naturel ou anthropique prévisible sur les personnes et les biens.
Cette prévention s’inscrit dans une logique de développement durable.
A la différence de la réparation post-crise, la prévention tente de réduire les conséquences économiques, sociales et environnementales d’un développement imprudent de notre société.

La politique de prévention s’articule sous la forme suivante :

 la connaissance des phénomènes, de l’aléa et du risque :

Depuis plusieurs années, des outils de recueil et de traitement des données collectées sur les phénomènes sont mis au point et utilisés notamment par des établissements publics spécialisés (Météo-France par exemple).
Les connaissances ainsi collectées se concrétisent à travers :

  •  des bases de données (climatologie par exemple) ;
  •  des atlas (cartes des zones inondables, carte de localisation des phénomènes avalancheux), etc….
    Elles permettent d’identifier les enjeux et d’en déterminer la vulnérabilité face aux aléas auxquels ils sont exposés.

 la surveillance :

L’objectif de la surveillance est d’anticiper le phénomène et de pouvoir alerter les populations à temps. Elle nécessite pour cela l’utilisation de dispositifs d’analyses et de mesures (par exemple les services de prévision des crues), intégrés dans un système d’alerte des populations.

Une des difficultés réside dans le fait que certains phénomènes, comme les crues rapides de rivières ou certains effondrements de terrain, sont plus difficiles à prévoir et donc plus délicats à traiter en terme d’alerte et, le cas échéant, d’évacuation des populations.

 la vigilance météorologique :

Une carte de "vigilance météorologique" est élaborée au moins 2 fois par jour à 6 h 00 et 16 h 00 par Météo France et attire l’attention sur la possibilité d’occurrence d’un phénomène météorologique dangereux dans les 24 heures qui suivent son émission.

Pour chaque département, le niveau de vigilance vis-à-vis des conditions météorologiques à venir est présenté sous une échelle de 4 couleurs qui figurent en légende sur la carte :

Par ailleurs, depuis fin 2007, la vigilance intègre les risques pluviométriques, d’inondations et renvoie sur la carte vigilance crues (apparition de pictogrammes orange, vert, pluie, risque d’inondation) :

Enfin, afin de renforcer encore le dispositif de précaution et d’alerte sur le territoire de la zone de défense, le centre régional d’information et de coordination routière (CRIR), placé sous l’autorité de la préfecture de zone, édite chaque fin d’après-midi 17 h 00, des messages brefs rappelant le contexte météo issu des informations de Météo-France complétées par les consignes appropriées pour les usagers de la route.

 la prise en compte dans l’aménagement du territoire :

Afin de réduire les dommages lors des catastrophes naturelles, il est nécessaire de maîtriser l’aménagement du territoire, en évitant d’augmenter les enjeux dans les zones à risque et en diminuant la vulnérabilité des zones déjà urbanisées.

Les plans de prévention des risques naturels (PPRN), institués par la loi " Barnier "n° 95-101 du 2 février 1995, ont cette vocation. Ils constituent l’instrument essentiel de l’État en matière de prévention des risques naturels. L’objectif de cette procédure est le contrôle du développement dans les zones exposées à un risque.

Les Plans de Prévention des Risques (PPR) sont décidés par les préfets et réalisés par les services de l’État. Un PPR Plan de prévention des risques est constitué d’un règlement et d’une cartographie précisant en particulier les enjeux et le zonage réglementaire. Ces plans peuvent prescrire diverses mesures, comme des travaux sur les bâtiments existants, des interdictions de construire ou certaines pratiques agricoles.

Après approbation, les PPR Plan de prévention des risques valent servitude d’utilité publique et sont annexés au plan local d’urbanisme (PLU), qui doit s’y conformer. Dès lors, l’aménagement sur une commune se fait en prenant obligatoirement en compte ces documents. Cela signifie qu’aucune construction ne pourra être autorisée dans les zones présentant les aléas les plus forts, ou uniquement sous certaines contraintes.

 la mitigation :

Son objectif est d’atténuer les dommages, en réduisant soit :

  •  l’intensité de certains aléas (inondations, coulées de boue, etc…) ;
  •  la vulnérabilité des enjeux, des biens économiques : les constructions, les bâtiments industriels et commerciaux, ceux nécessaires à la gestion de crise, les réseaux de communication, d’électricité, d’eau, etc).

La mitigation suppose la formation de divers intervenants (architectes, entrepreneurs, etc…) en matière de conception et de prise en compte des phénomènes climatiques et géologiques ainsi que la définition de règles de construction. Elle relève également d’une implication des particuliers qui doivent agir personnellement afin de réduire la vulnérabilité de leurs propres biens.