Pourquoi intervenir sur les cours d’eau ?

Mis à jour le 26/11/2013

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Les rivières concentrent depuis toujours les intérêts humains, que ce soient en terme de navigation et de transport, ou en tant que ressource en eau ou en énergie.
Les premiers aménagements connus datent du Moyen - Age, avec la création des moulins et de biefs d’alimentation.

Aujourd’hui, il n’existe quasiment plus de rivières complètement " naturelles ". Elles ont été aménagées pour répondre à plusieurs usages : loisirs, agriculture, activités industrielles ... La rivière est un milieu vivant et dynamique qui évolue naturellement en fonction des caractéristiques physiques et climatiques, mais aussi en fonction des conditions saisonnières plus ou moins naturelles (pollutions, irrigation...). Ceci suppose un entretien régulier depuis déjà plusieurs générations, entre autre pour prévenir les inondations ou garantir un accès aux cours d’eau.

La restauration et l’entretien des rivières répondent à plusieurs objectifs légitimes :

  •  Reconquérir la qualité de l’eau ;
  •  Préserver , voire retrouver une valeur patrimoniale ;
  •  Assurer une gestion hydraulique équilibrée et cohérente , respectant les différents usages de la rivière tout en conservant les conditions nécessaires à un fonctionnement biologique optimal.

Les années 1970-1980 ont été marquées par des travaux lourds sur les rivières, tel que le recalibrage et la stabilisation du lit par enrochements ou bétonnage. Ce type d’aménagements répondait à un contexte de développement d’une agriculture intensive, en permettant une amélioration artificielle et un meilleur contrôle des écoulements d’un point de vue hydraulique. Mais, ce type de travaux a eu entre autre conséquence de perturber durablement la rivière et les écosystèmes liés.

La prise en compte de la nécessité de préserver la qualité et la biodiversité des cours d’eau fait qu’aujourd’hui, l’entretien et la restauration des rivières sont envisagés différemment. La réglementation a aidé à cette prise en compte, ainsi que l’apparition de techniques d’aménagements dites " douces " qui ont fait leurs preuves. Les techniques plus lourdes ne sont cependant pas à proscrire systématiquement, en particulier quand il s’agit de préserver la sécurité publique.

Aujourd’hui, on envisage la rivière comme un système dynamique global, sur lequel toute intervention pourra avoir des conséquences à l’amont ou à l’aval : un problème détecté à un endroit peut avoir sa cause plusieurs kilomètres en amont.

D’où l’intérêt de réaliser avant les travaux un diagnostic visant à connaître l’état global du cours d’eau et à fixer les priorités et les objectifs d’aménagements. Par exemple, les embâcles représentent une perturbation au niveau de l’écoulement et peuvent à ce titre représenter une nuisance d’un point de vue hydraulique, mais ils jouent un rôle très utile sur un plan biologique puisque justement ils diversifient les écoulements. La gestion des embâcles dépend donc des objectifs de la rivière : biologique, hydraulique etc...

On intervient donc sur un cours d’eau pour :

  •  assurer de bonnes conditions d’écoulement dans le lit mineur du cours d’eau
  •  préserver, voire améliorer l’ensemble des fonctions de la ripisylve
  •  éviter le recours à des interventions plus lourdes à terme

Mais toujours en ayant le souci de n’intervenir que lorsque cela est réellement utile !


Pourquoi intervient-on sur le fond et les berges ?

Une rivière est un système dynamique qui évolue au cours du temps. C’est pourquoi une rivière cherche toujours à " changer de lit " c’est à dire à couper un méandre ou, au contraire, à en former un dans une ligne droite.
Ainsi, on rencontre fréquemment des zones où les berges sont érodées et d’autres zones où, au contraire, des dépôts se forment. On parle aussi d’atterrissements.

Les principales causes de dégradation des berges sont :

  •  la chute d’un arbre dans le cours d’eau (mauvais entretien de la végétation en berge) qui provoque une érosion derrière la souche mais aussi sur la berge en face ;
  •  le courant dans les méandres ;
  •  la modification du profil en long du cours d’eau, par exemple suite à la destruction d’un seuil ;
  •  un glissement de terrain après une décrue rapide ;
  •  la présence de ragondins ou d’abreuvoirs mal aménagés.

L’ intervention sur les problèmes de berges érodées ou d’ atterrissements nécessitent toujours une réflexion afin de déterminer les causes et définir les enjeux et l’impact de l’intervention.

 

Contact à la DDT Direction Départementale des Territoires du Cher